La transition numérique a commencé il y a 20 ans, nous sommes maintenant dans une phase d’accélération digitale

Cela fait 20 ans que je travaille dans le web, deux décennies pendant lesquelles je n’ai jamais constaté une telle effervescence que celles que nous sommes en train de vivre. Non pas que les choses sérieuses commencent réellement, mais que le marché prend seulement conscience d’une réalité où le numérique domine. Il y a donc urgence à accélérer la transformation digitale pour ne pas se laisser distancer.

Après plus de 11 ans passés en indépendant, je sens que les enjeux liés au numérique sont trop importants pour un individu isolé, que je suis allé au bout de ce que je pouvais faire tout seul. Je suis donc très fier de vous annoncer le lancement d’une initiative commune avec Mathieu Flaig et Stéphane Puchois : la création de SYSK, le premier accélérateur digital pour grandes entreprises.

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De la transformation à l’accélération digitale

Nous vivons une époque formidable, du moins pour tout ce qui touche aux supports et pratiques numériques. Cela fait quelque temps que je le constate et je vous en avais fait part dans mes prédictions 2017 et 2018 : les usages et technologies numériques connaissent une accélération sans précédent.

Certains voient cette accélération d’un mauvais oeil : pas une semaine ne passe sans que l’on s’inquiète de la position dominante des GAFA, de nouvelles failles de sécurité, de la montée en puissance des intelligences artificielles ou de notre addiction aux smartphones. Ne vous laissez pas influencer par la vision rétrograde des médias traditionnels qui tentent de préserver leur audience : la transition numérique est un phénomène naturel d’évolution de l’économie et de la société en général. Il n’y a donc rien d’alarmant dans tous ces signaux, ils sont le reflet de la société dans laquelle nous vivons, un quotidien où le numérique est omniprésent.

J’imagine que vous aviez déjà conscience de l’impact du numérique sur les médias, les habitudes de consommation, les dynamiques économiques… mais je reconnais volontiers qu’il faut être très motivé et bien organisé pour avoir une vue d’ensemble et surtout une vision réaliste de l’ampleur du phénomène. C’est en prenant du recul que l’on constate à quel point le numérique est imprégné dans notre quotidien, et ça ne date pas d’hier, car cela fait longtemps que l’on peut constater :

Je n’ai eu de cesse de le répéter ces dernières années : refondre votre site web ou votre application mobile est loin d’être suffisant pour vous mettre à l’abri d’une nouvelle concurrence digitale.

Il faudra bien combler votre dette numérique un jour

Nous avons donc d’un côté un marché en phase d’accélération (usages, concurrents, startups…), et de l’autre des entreprises qui font beaucoup d’efforts pour ne pas changer : elles recrutent des Chief Digital Officers et annoncent des grands plans de transformation digitale afin ne pas perdre la face, mais cherchent surtout à gagner du temps pour ne pas avoir à changer leur offre ou leur fonctionnement.

De ce paradoxe, résulte une tension grandissante entre la réalité du marché (exigences des clients, nouvelles pratiques et règlementations…) et les mesures prises par les annonceurs pour s’y adapter. Ainsi, la norme est aux programmes de transformation digitale de surface, avec de nombreuses initiatives cosmétiques opérées en périphérie du coeur de métier, mais dont tout le monde se satisfait : plus des 2/3 des décideurs marketing trouvent que leur transformation digitale est bien avancée (Marketing et transformation digitale : le baromètre 2018 de l’Adetem). Le problème est que l’avancement est une mesure relative : on avance ou on recule par rapport à un point de référence. Si l’on se place du côté des consommateurs, la transformation digitale de l’offre des banques, compagnies d’assurance, constructeurs automobile, opérateurs téléphoniques, distributeurs… est-elle réellement bien avancée ?

⚠️ Spoiler Alert : non, car elle n’a tout simplement pas commencé.

Certes, ces entreprises ressentent le danger du numérique, c’est certain, mais elles évaluent mal leur marge de manoeuvre, car elles bénéficient encore de l’inertie naturelle du marché : elles arrivent tant bien que mal à maintenir leur C.A. et parviennent à se convaincre qu’elles ne font pas moins bien que leurs concurrents directs. Malheureusement, cette apparente stabilité cache une réalité très préoccupante : les entreprises traditionnelles ont accumulé un retard considérable par rapport aux usages et niveau d’exigences des consommateurs, elles sont donc à la merci d’une nouvelle forme de concurrence (GAFAM, plateformes, startups…) contre laquelle elles ne peuvent pas lutter. Too big to fail ? Je ne pense pas, posez donc la question à Kodak, Toy’R’Us ou France Loisirs.

La transformation digitale n’est pas un cap à passer, c’est un état permanent

Je sais ce que vous êtes en train de vous dire : “Mais bien sûr ! Heureusement, nous avons entamé un plan de transformation digitale“. Je ne doute pas du fait que votre entreprise ait effectivement monté un plan, mais quels sont les changements concrets sur l’offre ou l’organisation ? Au mieux, votre plan de transformation inclut :

  • la publication d’un MOOC ;
  • la création d’une “digital team” ;
  • l’organisation d’un hackathon ou d’une grande plénière digitale ;
  • le rachat ou l’annonce d’un partenariat avec 2 ou 3 startups…

D’une entreprise à l’autre, les initiatives digitales se ressemblent terriblement, car la transformation digitale est abordée comme une formalité : on coche les cases d’une liste en se disant qu’il faut suivre la mode, mais tout ceci manque cruellement de conviction. Le mimétisme l’emporte sur la vision : on opère une transformation digitale sans trop savoir pourquoi ni quelle direction prendre.

Certes, le numérique est en perpétuelle évolution, mais les incessantes innovations technologiques ne doivent pas être prises comme point de départ ou cadre de référence. L’important n’est pas de numériser vos produits, mais de faire évoluer votre offre et/ou votre modèle économique pour mieux correspondre aux exigences du marché. Ainsi, j’ai acquis la conviction que l’on ne transforme pas une entreprise, on l’adapte à de nouveaux enjeux dont la plupart sont liés au numérique.

Comme précisé en début d’article, cela fait plus de 20 ans que je travaille dans le milieu du web, et j’ai pu constater que la transition numérique est un phénomène récurent : les usages, technologies et pratiques évoluent en permanence, il n’y a jamais réellement eu de période de stabilité. Voilà pourquoi je suis persuadé que la notion même de transformation digitale est caduque : nous parlons ici d’une évolution permanente, pas simplement du basculement d’un paradigme analogique vers un paradigme numérique. Pour vous en convaincre, il vous suffit de constater l’évolution de l’industrie musicale : nous sommes passés d’un modèle de référence à un autre (vente en ligne de CDs, téléchargement illégal, téléchargement légal, abonnement) et ça n’est pas fini, car les lignes bougent encore (ex : montée en puissance d’Apple Music, retour en force du vinyle…).

Lancement du premier accélérateur digital pour grandes entreprises

Fort de ce constat, et parce que j’étais arrivé au bout de ce que je pouvais accomplir tout seul, je me lance dans une nouvelle aventure professionnelle avec la création de SYSK.

Accompagnés de Mathieu Flaig et Stéphane Puchois, nous lançons le premier accélérateur de grandes entreprises. L’idée est de faire bénéficier aux annonceurs de notre expertise pour les accompagner dans la définition d’un programme d’accélération digitale ambitieux, mais pragmatique, reposant sur une vision réaliste du marché.

Pour cela, nous nous appuyons sur une méthode en 5 étapes :

  1. Bien appréhender l’écosystème et définir une vision pérenne ;
  2. Comprendre l’impact du numérique sur les grandes fonctions internes ;
  3. Accélérer les chantiers prioritaires liés à ces fonctions ;
  4. Maîtriser les enjeux à moyen terme pour ne pas disperser les ressources ;
  5. Stimuler les pratiques transverses pour créer des phénomènes d’émulation.

Cette méthode permet de créer pour chacune des entreprises une matrice de l’accélération digitale qui leur sera propre, en fonction de leur contexte, de leurs contraintes et de leurs objectifs. Pour vous donner une idée de ce à quoi ça peut ressembler, voici une version générique de notre matrice :

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Pour en savoir plus sur notre méthode, c’est ici : SYSK – Méthode.

Rassurez-vous, cette nouvelle aventure ne m’empêchera en rien de continuer à publier sur ce blog, elle me permettra surtout de pouvoir m’appuyer sur des associés de renom pour pouvoir prendre en charge des chantiers plus ambitieux.

4 commentaires sur “La transition numérique a commencé il y a 20 ans, nous sommes maintenant dans une phase d’accélération digitale

  1. Pour réussir leur transformation numérique, les entreprises et les administrations françaises doivent changer de paradigme : déconstruire leur organisations vieillantes, lourdes, hiérarchiques pour se reconstruire autrement avec de nouvelles technologies et de nouveaux modèles économiques.
    La technologie permet ce renouvellement. Mais cela appelle un autre type de management, non plus hiérarchique mais collaboratif. Mais celacappellevà un autre type de développement, rhizomique et non p’us intégré.
    Pas sûr que les salariés des grandes organisations françaises et leurs patrons l’acceptent car cela bouleverse leurs acquis…

  2. Cher Fred, j’ai finalisé l’an dernier mon master 2 en transfo digitale, conscience des enjeux lié à mon métier et à mon secteur et plus largement à l’évolution des comportements. Votre approche m’intéresse beaucoup. Pouvons nous nous voir ?
    Bien à vous
    Caroline

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